L’enregistrement d'un Big Band Jazz est une expérience qui n’est pas facile à raconter. Tout devient plus compliqué alors qu'on prétend (comme je voulais bien le faire à cette occasion) de prendre possession d’une interprétation soul, de chercher non seulement des timbres, des couleurs et la taille de l'orchestre, mais aussi le tapotement du doigt qui pousse les boutons de la trompette, le son des peaux affectées par les tiges, le mouvement de l'air déplacée par la clarinette, le tout en route pour un solo dans une enceinte acoustique parfaite, le théâtre communal de di Atri, une ville charmante, dans les Abruzzes. En bref, l'effort physique associé à la passion de jouer la parfaite exécution dans un « son naturel » deviennent de plus en plus ésotérique. Le jazz est lui-même une pure émotion, fait de frissons graves et chaleureux, d’éclats de laiton, de chuchotements de brosses, d’une grosse caisse et de la foudre des cloches sonnantes.